Les propriétaires canins ont probablement déjà entendu parler de la piroplasmose, cette maladie qui est transmise par les tiques, mais saviez-vous que la piroplasmose existe aussi chez le chat, bien que moins fréquente. Pas de panique, nos vétérinaires vous expliquent tout dans cet article : différences entre la piroplasmose canine et féline, soins vétérinaires à apporter, traitements mais aussi mesures de prévention pour garder votre chat en bonne santé. Vous pouvez bien sûr prendre un rendez-vous chez votre vétérinaire pour savoir si votre chat est un animal à risque en fonction de son mode de vie.
Tout comme la piroplasmose chez le chien, la piroplasmose féline est une maladie que l’on peut également appeler babésiose féline. Ces noms ont été attribués en référence aux agents pathogènes de cette maladie : les piroplasmes.
Plusieurs espèces sont en cause, en France on rencontre principalement le genre Babesia. Il s’agit de parasites microscopiques en forme de poire qui se développent dans les globules rouges du sang d’un animal atteint. Chez le chat cette maladie existe mais elle reste bien moins fréquente que chez le chien. La piroplasmose est une maladie dite vectorielle car elle est transmise par l’intermédiaire d’un vecteur que sont les tiques dans le cas présent.
Notons que les tiques ne transmettent pas uniquement des piroplasmes mais aussi d’autres agents pathogènes responsables d’autres maladies chez le chat, comme l’hémobartonellose du chat par exemple.
Ainsi, les diverses espèces de parasites sont transmises par des tiques également d’espèces différentes. Au vu du peu d’informations dont nous disposons chez le chat, il est possible que les parasites et vecteurs impliqués dans la piroplasmose féline soient les mêmes que chez le chien :
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La tique appelée Dermacentor reticulatus qui peut transmettre le parasite Babesia canis ;
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La tique appelée Rhipicephalus sanguineus qui peut transmettre le parasite Babesia vogeli.
D’autres espèces peuvent être en cause chez les chats, comme Theileria annae mais elles ne sont actuellement pas rencontrées en France.
Lorsqu’une tique possède ces piroplasmes dans son organisme, ces derniers sont localisés au sein de sa salive. C’est pourquoi, elles peuvent les transmettre à un animal comme le chat par morsure en prenant son repas sanguin.
En cas de piroplasmose chez le chat, les symptômes qu’il est possible de voir sont globalement les mêmes que chez le chien, à savoir un abattement pouvant être important, de la fièvre, une perte d’appétit, ou encore parfois une présence de sang dans les urines (il s’agit d’une hémoglobinurie) les colorants en rougeâtre à café.
L’un des principaux signes cliniques est une anémie car les piroplasmes, en se multipliant, détruisent progressivement les globules rouges ou hématies du chat. Il en résulte plusieurs conséquences pouvant être graves. Néanmoins, la piroplasmose n’est pas la seule maladie responsable d’une anémie chez un chat et le tableau clinique cité précédemment peut également se rencontrer dans bien d’autres situations. Ainsi, des examens complémentaires s’imposent, notamment un frottis sanguin pour chercher la présence de ces parasites en observant une goutte de sang au microscope, mais aussi une prise de sang pour une analyse PCR. Ces examens sont indispensables pour écarter les autres hypothèses et confirmer ou non un diagnostic de babésiose féline. Rassurez-vous, nos vétérinaires sont là pour vous accompagner et réaliser ces examens si vous constatez que votre compagnon présente les signes cités précédemment.
Une prise en charge en clinique vétérinaire est d’ailleurs d’autant plus recommandée de manière précoce avant que les complications ne s’installent, notamment une insuffisance rénale de votre chat. Dans certains cas, une prise en charge en urgence chez le vétérinaire peut s’imposer selon la gravité de l’atteinte de votre félin.
Dans certains cas, les chats peuvent être infectés sans montrer de signes cliniques, ce qui rend le diagnostic moins évident que chez le chien. Il est donc important d’être vigilant quant au comportement de votre compagnon et d’être à jour concernant ses traitements antiparasitaires.
Après le diagnostic, plusieurs options de traitement restent possibles chez le chat. Bien qu’un traitement soit disponible en cas de piroplasmose canine, ce dernier n’est pas commercialisé pour l’espèce féline. Le choix de traitement permettant de lutter contre ces piroplasmes appartient donc au vétérinaire. Un traitement des symptômes que le chat présente peut également être mis en place le cas échéant.
Dans tous les cas, il est fortement recommandé de mettre en place des moyens de lutte contre les tiques chez votre chat. Et bien évidemment, la prévention reste la clé pour éviter non la piroplasmose mais aussi d’autres maladies transmissibles par les tiques chez votre compagnon félin.
Il est donc fortement recommandé de mettre en place avec votre vétérinaire le meilleur protocole de traitement antiparasitaire contre les tiques mais aussi contre les puces du chat. Selon votre lieu de vie mais aussi le mode de vie de votre petit félin, de nombreux produits sont disponibles et sous plusieurs formes (colliers, pipettes, sprays, etc.).
Votre vétérinaire sera toujours présent pour vous conseiller sur le produit le plus adapté à votre compagnon.
Enfin, sachez qu’il existe un vaccin actuellement commercialisé chez le chien dans le but de prévenir les formes graves de piroplasmose canine mais cette vaccination n’est malheureusement pas disponible chez les chats.
Face à la piroplasmose chez le chat, un seul mot d’ordre : la prévention. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire si vous avez la moindre question concernant cette maladie ou concernant les modes de prévention en fonction de votre lieu de vie.
Non la piroplasmose est effectivement plus présente dans certaines régions que d’autres, notamment dans le Sud-Ouest et dans le Sud-Est de l’Hexagone, lieux principaux où sont présentes les tiques vectrices de cette maladie. Ayez donc bien cela en tête lorsque vous voyagez avec votre félin. C’est d’ailleurs un sujet à aborder avec votre vétérinaire lors de votre consultation : votre prochaine destination de vacances. Ainsi, il pourra vous expliquer quelles sont les formalités à préparer selon les destinations et quels sont les traitements préventifs (obligatoires ou non) à administrer à votre compagnon.
Comme nous l’évoquions précédemment, utiliser des traitements anti-tiques est une bonne mesure préventive mais il est nécessaire de les tenir à jour. Par ailleurs, si votre chat sort, il ne faut pas hésiter à inspecter son pelage régulièrement à la recherche de tiques afin de les retirer le plus vite possible avant qu’elles ne transmettent des maladies à votre chat en se nourrissant.
Bien qu’il existe un vaccin contre la piroplasmose chez le chien, il n’existe malheureusement pas encore de vaccin contre la piroplasmose chez le chat. C’est pourquoi, la prévention antiparasitaire et l’examen du pelage de votre chat après chaque promenade est essentiel.