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Les épillets : un danger chez le chien et le chat
11 avril 2024

Les épillets : un danger chez le chien et le chat

L’épillet est une herbe sèche très redoutée des propriétaires de chiens et de chats, tout particulièrement durant la saison propice à leur prolifération, c’est-à-dire au printemps et en été. Ces petites herbes représentant un danger mécanique peuvent en effet être à l’origine de graves problèmes de santé chez votre animal. C’est pourquoi il est important de savoir non seulement comment les éviter mais aussi quelle est la conduite à tenir et le soin vétérinaire adapté.

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Les épillets : un danger chez le chien et le chat
Marie Ronze
Marie Ronze Docteure vétérinaire de la clinique Saint Bel

L’épillet : description de cette plante dangereuse

Un épillet n’est pas une plante à proprement parler mais il s’agit d’une partie végétale que l’on peut retrouver chez de nombreuses plantes, notamment celles appartenant à la famille des Graminées (ou Poaceae). Ainsi, l’épillet comme son nom l’indique, représente la partie située à la base d’un épi. Il s’agit d’une inflorescence où sont fixées les fleurs faisant jonction avec la tige. Lorsque les conditions météorologiques sont favorables, notamment dès l’arrivée du printemps et surtout en été, ces épillets deviennent secs et se détachent alors de leur tige. Ils peuvent être emportés par le vent ou bien se retrouver au sol. Le point fondamental à savoir est que les épillets sont pointus et peuvent donc aisément se loger au sein des poils des chiens, des chats, et de bien d’autres animaux, voire même au sein de certains orifices comme les narines ou les oreilles.

Quels animaux sont concernés ?

De nombreux animaux peuvent être concernés par les épillets, parfois même les humains. Il convient néanmoins de faire attention chez les chiens et les chats à poils longs mais aussi chez ceux à poils frisés puisqu’il sera plus facile aux épillets de s’y loger. Les chiens ayant des oreilles tombantes, citons le Cocker par exemple, sont également particulièrement sujets aux épillets part la conformation de leurs oreilles.
Ce point est important à prendre en compte lorsque vous souhaitez adopter un animal de compagnie car certaines races sont plus sujettes aux épillets que d’autres.

Les signes qui peuvent faire penser que votre animal a un épillet

Comme nous l’avons vu précédemment, les épillets s’accrochent facilement aux poils mais ils peuvent aussi se loger dans divers conduits. La présence d’un épillet sur la peau peut conduire à plusieurs signes plus ou moins importants selon la localisation. Les épillets ne vont pas seulement provoquer une gêne mécanique.
En effet, du fait de leur structure en pointe, les épillets peuvent traverser la peau, poursuivre leur migration à l’intérieur du corps de l’animal et engendrer de graves conséquences sur leur santé. Par ailleurs, leur migration est toujours dans un seul et même sens.
Les symptômes qui peuvent se manifester chez votre chien ou votre chat sont donc les suivants selon la voie d’entrée :

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  • Lésions de la peau : en général, la traversée de la peau par un épillet engendre un abcès. Il s’agit en effet d’un corps étranger pouvant porter des agents pathogènes (comme des bactéries) et l’organisme va alors chercher à se défendre ;
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  • Symptômes généralisés : si un épillet pénètre dans le corps d’un animal sans être retiré, il peut poursuivre sa progression jusqu’à traverser des organes et ainsi être à l’origine de signes cliniques sévères ;
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  • Léchage important d’une partie du corps : du fait de la gêne, voire de la douleur, causée par un épillet, votre animal va avoir tendance à se lécher au niveau de la zone concernée. Attention à certaines zones comme les parties génitales (la vulve ou l’anus) qui sont des conduits au sein desquels un épillet peut se fixer et migrer ;
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  • Boiterie : lorsqu’un épillet s’est accroché au niveau d’une patte, d’un doigt ou d’un coussinet, une boiterie peut être occasionnée ;
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  • Atteinte des yeux : dès lors qu’un épillet s’enfonce au niveau d’un œil, il peut s’en suivre un larmoiement, une rougeur voire une difficulté à ouvrir l’œil ;
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  • Lorsqu’un épillet s’est coincé dans un orifice : au niveau du nez, on observe des éternuements soudains et importants ; au niveau des oreilles, l’animal se secoue la tête de manière inhabituelle ; au niveau de la bouche, l’animal peut tousser.

Dans tous les cas, votre animal va adopter un comportement tel qu’il essaie de se débarrasser de l’épillet car cela est gênant et douloureux.

Comment soigner un animal ayant un épillet ?

Si vous suspectez la présence d’un épillet chez votre chien ou votre chat, une prise en charge vétérinaire est nécessaire. Il est donc important de prendre un rendez-vous vétérinaire le plus tôt possible afin d’éviter que l’épillet ne continue de migrer dans le corps de votre animal et engendre de graves lésions. Cet examen vétérinaire est primordial, d’une part car l’épillet n’est pas systématiquement visible, et, d’autre part, car l’extraction de ce dernier requiert parfois une anesthésie voire une chirurgie vétérinaire. Par exemple, un épillet qui a pénétré dans le conduit auditif peut se heurter au tympan et le perforer.
Ainsi, le traitement diffère selon la situation et il s’agit parfois d’une urgence vétérinaire. C’est pourquoi il est fortement déconseillé d’essayer de retirer un épillet soi-même, vous pourriez faire mal à votre animal, voire ne pas retirer l’épillet en entier.
De plus, certains examens complémentaires s’avèrent parfois nécessaires, comme une échographie vétérinaire afin de localiser précisément l’épillet. Enfin, une hospitalisation vétérinaire peut être envisagée en fonction de la gravité de l’atteinte du chien ou du chat et des symptômes présentés.

Prévention des épillets

Plusieurs recommandations sont à appliquer pour éviter qu’un épillet se loge au niveau de la peau, des poils ou des orifices de votre compagnon, notamment au printemps et en été. Tout d’abord, il est important de bien examiner son chien après une promenade, notamment si celle-ci a eu lieu à proximité de hautes herbes, comme au niveau d’un champ. Les chiens possédant un pelage plus propice à attraper des épillets méritent une attention particulière. Dès lors que vous observez un changement de comportement pendant une promenade, par exemple un chien qui secoue la tête fréquemment, il ne faut pas hésiter à contacter un vétérinaire. Concernant les chats qui sortent, n’hésitez pas à appliquer les mêmes conseils une fois que ces derniers sont rentrés à la maison. Vous pouvez également retirer les herbes sèches présentes dans votre jardin pour empêcher un potentiel contact.
Par ailleurs, certains chiens et chats sujets aux épillets peuvent être toilettés en amont des périodes à risque afin de prévenir tout problème.

Dans tous les cas, au moindre changement de comportement ou baisse de forme, n’hésitez pas à prendre rendez-vous dans l’une de nos cliniques vétérinaires.

Questions fréquentes

Oui, un épillet peut partir tout seul. En revanche, si vous constatez une « voie d’entrée » (par exemple sur une patte), n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire qui vérifiera que l’épillet est bien parti. Dans la plupart des cas, un épillet se loge sous la peau et migre. Dans ce cas, le comportement de votre compagnon vous alerte : il éternue ou tousse, il boite, il se lèche de manière excessive, il penche la tête. Il peut également être douloureux à l’endroit de l’épillet.

Deux saisons sont propices à leur prolifération : le printemps et l’été. Il est donc important de connaître les astuces afin de les éviter et de savoir reconnaître un comportement anormal chez votre animal en cas d’épillet.

Il est déconseillé de retirer un épillet tout seul. Votre vétérinaire a le matériel approprié en clinique pour examiner et soulager votre compagnon. En fonction de la localisation de l’épillet, le retrait de celui-ci peut être réalisé avec ou sans anesthésie générale. Afin d’éviter toute complication, nous vous recommandons de contacter votre vétérinaire pour le retrait d’un épillet.

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